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En maternité, comme en dialyse, l’activité ne s’arrête jamais. Ces établissements au sein de notre groupe ont travaillé à 100 % durant la crise épidémique, en revanche, les sites chirurgicaux, comme celui de Villeneuve-Lès-Avignon, ont fermé.

Les salariés de notre groupe étaient très impliqués dans la gestion de crise et j’ai eu très peu de droit de retrait, ils étaient là.

La reprise de l’activité chirurgicale repose sur l’intention des chirurgiens, l’inquiétude des patients et l’approvisionnement des produits. Il ne suffit pas d’ouvrir des plages opératoires, mais il faut que les patients reprennent le chemin des soins.

Actuellement, ils hésitent et réfléchissent à décaler leur hospitalisation en septembre. Les chirurgiens doivent être pro-actifs par rapport à leurs patients pour les alerter et les rassurer.

Nous pensions que le déconfinement démarrerait le 11 mai, mais au final il se fait de façon très progressive : juin est calme, et nous entrons dans une période de vacances à partir de juillet. La garantie de ressources pour les établissements de santé était donc réellement nécessaire.

La réquisition de molécules anesthésiques par peur de pénurie en cas de reprise de l’épidémie est pour moi une supercherie.

L’activité chirurgicale extrêmement réduite n’a pas consommé les stocks des industriels qui se sont donc accumulés. Je voudrais savoir ce que ceux d’entre nous qui doivent reporter les opérations expliquent à leurs patients ? Je vois apparaître des files d’attente. L’Allemagne disposait de tests et aujourd’hui de molécules : que se passe-t-il en France ? Vers une dotation globale ?

L’avance de trésorerie accordée par le gouvernement et qui n’est pas pour l’heure une « garantie de ressources » s’apparente à un fonctionnement de dotation globale. Cette situation est inédite
pour nous : nous connaissons à l’avance nos recettes, nous allons donc nous concentrer sur la gestion de nos charges. Outre celle du personnel, la première charge est celle des achats sur
laquelle bon nombre de managers vont se pencher. Pour autant, cette avance de trésorerie, c’est à dire une dette en termes de gestion, peut bloquer certains investissements ou brider des
projets. Nous devons être très prudents dans cette dépendance à la tutelle qui dispose là d’un important levier de contrôle.

Par ailleurs, on constate que l’hôpital n’a pas envie de revenir à la T2A et les groupes privés peuvent voir dans une dotation globale, la sérénité de leurs actionnaires car le chiffre d’affaires et le résultat de l’entreprise sont connus à l’avance. Enfin, la perte abyssale de la Sécurité sociale motivera-t-elle son étatisation
et la création d’un système proche de la NHS (National Health Service)?