Développement durable
La Centrale d’achats de l’hospitalisation privée et publique (Cahpp) a indiqué jeudi avoir évalué 177 fournisseurs et prestataires dans leur démarche de développement durable en 2016, et annoncé que son “Indice vert” s’apprêtait à évoluer.
La Cahpp, centrale de référencement et de conseils créée en 1972, a fait cette annonce avant de remettre des bourses “Cahpp ou pas Cahpp” pour récompenser la démarche d’établissements de santé engagés dans le développement durable.
La centrale d’achats a lancé en 2011 une démarche de développement durable en donnant à chaque industriel une note globale, rappelle-t-on.
“A l’époque, personne n’y croyait: on a dû aller contre vents et marées, nous on y croyait”, a déclaré jeudi Yvon Bertel Venezia, président du conseil de la Cahpp. “Il faut intégrer le développement durable dans notre processus de pensée”, a-t-il encore martelé.
“En 2016, 177 fournisseurs et prestataires ont été évalués par la Cahpp: 20 d’entre eux se sont vu décerner l’indice d’excellence A++ (11,3%, contre 9,1% en 2015), 38 ont obtenu un A+, ce qui témoigne d’un engagement fort (21,5%, contre 13,1% en 2015), 35 un A (19,8%, contre 13,1% en 2015), et 84 n’ont pas été labellisés”, a détaillé Thomas Deslypper-Hamon, chargé de mission développement durable pour la Cahpp.
“Cela témoigne d’une amélioration constante des fournisseurs et prestataires”, a-t-il fait remarquer.
Il a expliqué que le label se voulait “positif”, préférant “inciter plutôt que sanctionner”. C’est à la fois un outil d'”amélioration continue” et d'”aide à la décision”, a-t-il poursuivi.
Après quatre ans d’utilisation, l’Indice vert va évoluer à partir du mois d’octobre, avec des questionnaires “mieux adaptés à l’activité de chacun” en matière de dispositifs médicaux, pharmacie, hygiène ou équipements techniques, a annoncé Isabelle Hamelin, directrice développement et communication de la Cahpp.
Elle a souligné le changement de méthode d’attribution de l’Indice vert, qui va passer “du mode concours au mode examen”.
Un Indice vert certifié va aussi être créé, après la réalisation d’un audit externe dans les établissements, pour s’assurer de “la cohérence entre le déclaratif et l’effectif”.
Thomas Deslypper-Hamon a rappelé les actions de la Cahpp en matière d’aide à l’achat de produits responsables, comme le déréférencement en 2010 des biberons contenant du bisphénol A, ou celui, en 2011, du fil de suture contenant du triclosan, un perturbateur endocrinien.
La RSE davantage prise en compte
Marie-Claire Viez, chargée d’études et de veille prospectives au sein de la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), a noté que de plus en plus d’établissements intégraient la responsabilité sociale des entreprises (RSE) dans leur réflexion et leur action.
Elle a donné des exemples d’initiatives mises en place sur le volet environnemental (développement de filières de traitement des déchets, politiques de réduction de consommation d’énergie, mise en place d’actions portées sur la gestion de l’eau), mais aussi sur le volet social (santé et sécurité au travail, politique de formation continue, promotion de l’égalité), économique sociétal (mise en place d’une politique d’achats responsables, ancrage territorial des établissements de santé privés).
Elle a également souligné les “freins” qui restaient à lever pour aller vers des démarches plus actives en matière de développement durable, comme le “manque de temps”, le “coût supposé de la démarche”, ou le “manque de formation des dirigeants”.
Un Observatoire de la performance en développement durable dans l’hospitalisation privée a été créé en 2015, a-t-elle rappelé, auquel ont déjà participé 225 cliniques. Ses premiers résultats ont été livrés en décembre 2015, lors des Rencontres annuelles de la FHP (cf APM SAN1NZ527P).
La Cahpp a également remis jeudi ses bourses “Cahpp ou pas Cahpp” à trois établissements de santé, qui ont pour but de “supporter et faire connaître” les initiatives mises en oeuvre sur le terrain, a indiqué Yvon Bertel Venezia.
La première édition de ces trophées, dont le thème était “la chasse au gaspi”, a eu lieu en 2015, note-t-on (cf APM MB4NLVIPC).
Le premier prix a été décerné au Groupe E4 (hébergements pour personnes âgées dépendantes), dont le siège se situe dans l’agglomération de Montpellier, pour sa politique de réduction des déchets.
Le second prix a été remis à l’établissement de soins de suite et réadaptation (SSR) Les 3 épis (Haut-Rhin) pour son installation de chaufferie biomasse, et le troisième au Centre Léon Bérard, à Lyon, pour son action de banalisation des déchets d’activités de soins à risques infectieux et assimilés (Dasri).
Deux “prix spéciaux du président” ont également été attribués, l’un au Centre lillois de réadaptation professionnelle pour son développement d’un logiciel de gestion de son restaurant, qui a permis la réduction du gaspillage alimentaire, et l’autre à la clinique Sarrus-Teinturiers Rive Gauche, à Toulouse, pour la mise en place de produits cosmétiques pour bébés écolabellisés.
Source : Agence de la Presse Médicale

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