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En 2020, le projet de permaculture de l’association « Les Pousses de l’Espoir », a obtenu le premier prix du Trophée CAHPP’Autonomie. Celui-ci récompensait les meilleurs projets d’inclusion de patients et résidents en situation de handicap ou de dépendance. Un an après l’obtention de ce prix, nous avons rencontré Corinne Darre-Bérenger, directrice générale, et Quentin Agnan, responsable achats et logistique, de l’association l’Espoir à Hellemmes-Lille (59).

Ce projet de permaculture fait partie intégrante de la politique RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) de l’association. « L’idée de départ fut de traduire nos convictions en faveur du développement durable en thématiques concrètes. L’association souhaite par la permaculture jouer un rôle actif dans la culture urbaine, promouvoir la prévention en santé via l’alimentation pour la population de proximité et les personnes accueillies au sein de l’association. Notre volonté est de favoriser la réinsertion sociale des patients par l’activité en jardins thérapeutiques par exemple et l’autosuffisance alimentaire des villes en commençant par notre Association. Plus largement, notre démarche éco responsable implique une évolution de nos bâtiments et de l’utilisation de nos terrains. L’idée est de convertir tous les espaces herbeux à une utilisation fonctionnelle et raisonnée. Nous avons en parallèle engagé une réflexion sur notre politique d’achats et de gestion de nos déchets. Désormais, au-delà des activités thérapeutiques au profit des patients, nous avons l’ambition de développer un modèle économique, social et au service de la santé », indique la directrice de l’association.

Ce projet associatif a aussi permis à certains intervenants de révéler de nouvelles compétences. Ainsi une aide-soignante, passionnée d’apiculture, prend en charge les ruches de l’association. Enfin, l’ensemble des intervenants au sein de l’association, à la recherche d’un cadre de travail respectueux de l’environnement et en quête de sens, participent activement à cette démarche innovante.

« Dans les années 70, deux théoriciens australiens : Bill Mollison et David Holmgren, définissent la permaculture comme l’action de prendre soin de la terre, des habitats et des hommes, afin d’atteindre un modèle de société indépendant des circuits industriels de production et de distribution. Nous avons simplement choisi de transposer ces principes afin de créer un cadre environnemental durable et innovant au service des différents utilisateurs. Notre projet se veut inclusif envers les patients en situation de dépendance, les habitants du quartier et le personnel. Nous souhaitons proposer par exemple des ateliers potagers en plein air ou de jardinage en serre thérapeutique afin de dispenser un complément aux séances conventionnelles de rééducation et de réadaptation en salle », explique Quentin Agnan.

Plusieurs types de thérapies sont désormais proposés au sein du Centre l’Espoir en relation directe avec ce projet de permaculture. Les ergothérapeutes, les psychomotriciens ainsi que l’animateur culturel dispensent des séances de cultures potagères et sensorielles dans la serre thérapeutique inaugurée en février 2021. Les kinésithérapeutes et les enseignements d’activités physiques adaptées utilisent les parcours de marche autour du centre. De plus, l’association l’Espoir a planifié pour l’automne 2021, la mise en place d’un parcours santé qui sollicitera les fonctions cognitives et sensorielles en plus des aspects sportifs et locomoteurs classiques. A terme, ce parcours santé sera accessible aux familles des patients, au voisinage ainsi qu’aux classes de l’école Édouard Herriot.

« Nous observons que le travail de la terre et l’entretien d’un cycle naturel pour les personnes en situation de handicap ou de réinsertion sociale leur permettent de prendre le temps, d’apprécier les vertus de la patience, et d’accepter les échecs. Il nous paraît essentiel de réintroduire une temporalité dans le travail de retour vers l’autonomie afin de repenser un projet de vie. C’est une conception novatrice des soins », souligne Corinne Darre-Bérenger.